Comment la propriété intellectuelle s’invite dans le domaine du skateboard
Un pionnier du skateboard contre la légende Tony Hawk
Un artiste témoin de l’émergence du skateboard
Pour ceux qui s’intéressent au skateboard, Wesley Humpston, n’est pas inconnu, c’est l’un des pionniers de ce sport. Il a vu la pratique et les enjeux qui y sont associés évoluer grandement. De la naissance de ce sport à sa consécration en 2021 en tant que discipline olympique, il a été témoins de l’avènement de véritables stars telle que Tony Hawk, skateboarder, acteur et personnalité publique à l’origine de plusieurs jeux vidéo diffusées sous son nom. Sans compter les films comme Mid 90’s, sur le thème de la pratique de la glisse urbaine dans les années 90 ou Le Loup de Wall Street, qui ont rencontré un grand succès au box-office.
Tony Hawk, célébrité du monde du skateboard, et la réédition d’une œuvre originale
L’artiste Wesley Humpston a créé un dessin original fin des années 1970, qu’il nomme le « Bigfoot » et dépose un copyright en 2007 aux États-Unis. Ce dessin a été apposé sur de nombreuses planches de skate et le dessinateur avait jusqu’alors toujours bénéficié d’une rémunération au titre de ses droits d’auteur.
C’est avec une planche de skate reprenant le dessin original de Wesley que Tony Hawk assure la promotion de son jeu vidéo Tony Hawk™ Pro Skater 1+ 2™, Tony Hawk, planche qu’il commercialisera par la suite. Sobrement appelée « Bigfoot II », la planche est utilisée dans de nombreuses publicités diffusées sur les réseaux sociaux, ainsi que par le biais de la chaine YouTube « the berrics », avant d’être mise en vente. Une édition limitée signée par Jack Black, l’acteur et chanteur du groupe « Eagles of Death Metal », a également été diffusée sur différentes plateformes avant d’être commercialisée.
Affaire en cours
Wesley a assigné en justice le skateur professionnel Tony Hawk, Jack Black ainsi que l’entreprise des berrics pour contrefaçon, dénaturation d’une œuvre et concurrence déloyale. Il réclame une compensation financière pour l’utilisation et la modification de ses dessins sans son consentement, et pour la commercialisation de planches reprenant ses propres illustrations. En effet, l’artiste ayant un copyright de son dessin, il est donc titulaire des droits d’auteur sur cette œuvre. En d’autres termes, il lui appartient d’autoriser ou d’interdire toute utilisation, représentation, reproduction ou modification de cette œuvre, et en l’absence de consentement, il peut demander réparation.
L’affaire est en cours de procédure mais les planches controversées ne sont plus disponibles sur internet et leurs photos ont été́ retirées. Il semblerait que l’illustrateur soit en bonne voie pour gagner son combat contre les géants de l’industrie du skateboard.
Cette affaire rappelle l’extrême prudence dont doit faire preuve l’utilisateur d’une œuvre originale qui ne lui appartient pas. Même si celle-ci est largement diffusée sur internet, elle n’est pas nécessairement libre de droit.
Pour toutes questions liées à l’utilisation d’une œuvre protégée, à la dénaturation d’œuvres où à la propriété́ intellectuelle en général, vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante : contact@alatis.eu
Hugo CHEN, étudiant en droit, Anne DESMOUSSEAUX, Associée fondateur Alta Alatis Patent